Un entretien chez Ubisoft

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Début 2017, j’ai passé un entretien professionnel (ou plutôt, plusieurs entretiens) chez Ubisoft. Je n’avais pas de blog à l’époque pour vous en parler, mais l’occasion se présente aujourd’hui. Voici un petit retour d’expérience pour ceux qui pourraient être intéressés par un poste dans l’industrie vidéoludique.

Lieu de l’annonce

Par un sombre vendredi soir d’hiver, je vagabondais tranquillement sur Internet. Soudain, je me retrouvai sur la page emploi de l’Association Française du Jeu Vidéo. C’est un incontournable pour tous ceux qui sont ne serait-ce que vaguement attirés par une carrière dans le jeu vidéo. Elle recense des offres dans tous les domaines de la  branche, des aspects artistiques et informatiques aux ressources humaines en passant par la comptabilité, et j’en passe. A cette époque, Ubisoft recherchait un emploi du type « spécialiste culturel ».
Je me suis dit : « Bon, je n’ai pas tout à fait fini mes études, mais comme de toute façon, la possibilité qu’on me réponde est de 0,01 %, ce n’est pas un grand risque de leur envoyer mon CV. » Erreur. J’ai reçu un email de leurs RH dans les deux heures qui ont suivi mon dépôt de candidature. Comme quoi, ça peut aller très vite! Un premier rendez-vous téléphonique a été fixé au lundi suivant.

Premier entretien

Je me suis préparée dans tous les sens pour ce rendez-vous. Je me suis surtout inquiétée des questions qui tombent le plus souvent lors de ces entretiens préliminaires: quel emploi je me vois exercer et pourquoi? Qu’est-ce que je connais de l’entreprise et de ses produits? Pourquoi eux? Quelles sont mes prétentions salariales potentielles? La personne au bout du fil a été très sympathique et agréable. Elle m’a même donné quelques tuyaux pour un premier entretien sur place si j’étais sélectionnée.
Sélectionnée je fus. Après m’avoir expliqué en quoi allait consister le deuxième entretien, j’ai été conviée au siège d’Ubisoft, à Paris, pour un deuxième entretien, en face-à-face cette fois-ci.

Deuxième entretien

Le siège d’Ubisoft est bien planqué entre un cimetière et un genre de garage auto. Toutefois, Google Street a été mon ami et je n’ai pas eu de mal à trouver. Une fois à l’intérieur, j’ai patienté quelques minutes dans un des fauteuils du hall en regardant défiler de jeunes et dynamiques travailleurs. La demoiselle des RH est rapidement arrivée et m’a fait prendre un ascenseur aux couleurs d’Assassin’s Creed. Sur le pallier, on est accueilli par les Lapins Crétins et un parquet très glissant. Je me suis cassé la gueule, je me suis rattrapée in extremis sur la personne qui devait mener l’entretien, et je me suis dit que c’était probablement mort d’avance.
Mais non, même pas.
Lors de ce deuxième entretien, pas grand-chose n’est laissé au hasard. On sait ce qui nous attend, qui nous attend, et pourquoi. Les choses ont le mérite d’être très claires, pour peu qu’on ose poser les questions en amont. En gros, on m’avait prévenue qu’il y aurait deux phases à ce rendez-vous. D‘abord, un test et ensuite, un entretien avec la personne qui serait mon superviseur direct.
Le test a exigé que je potasse un peu, sachant qu’il était centré sur les règles PEGI. J’en ai fait quelques lectures, et j’ai fort bien fait. En effet, bien que le document était fourni pour le test, il ne comprenait pas toutes les nuances de la classification originale – qui a d’ailleurs été discutée pendant l’entretien. On a aussi beaucoup parlé de jeux vidéo : ceux d’Ubisoft, mais aussi mes jeux préférés, ce que moi j’attends d’un jeu et ce que je pense que les autres joueurs peuvent en attendre, etc. Bref, ma connaissance et mon ressenti du monde vidéoludique actuel. En partant, mon impression était plutôt bonne, malgré la gamelle du début. Et je n’avais pas vraiment tort, car on m’a demandé de venir à un troisième entretien.

Troisième entretien

Le troisième entretien s’est lui aussi déroulé au siège de Paris. J’ai cette fois-ci été accueillie par la chef de la demoiselle des RH qui ne pas tout de suite pas semblé très commode. La journée commençait mal. Heureusement, j’avais pris des chaussures anti-dérapantes, car celle-là ne m’aurait pas pardonné si elle m’avait servi de rampe de secours.
A nouveau, il y avait deux personnes qui étaient en fait les supérieurs de ceux de la dernière fois. L’homme du département était très sympathique et le courant est très bien passé. Cette fois-ci, la discussion s’est plutôt axée sur le poste en lui-même, en comparant mes attentes à de possibles réalités. Lorsque la dame du début prit la parole, je sentis que je perdais la main. Les questions qu’elle m’a posées étaient très factuelles et pouvaient, pour la plupart, être lues sur mon CV: durée d’expérience, plus grande entreprise où j’ai travaillé, etc. Bizarrement, j’avais l’impression de répondre faux à chaque fois. Et ce n’était pas qu’une impression…

La conclusion

La réponse s’est faite attendre une petite semaine, mais à ce stade, je n’avais de l’espoir qu’une heure sur trois. Ce qui ne fait que 30 % de temps d’avis positif. Ce qui ne fait pas beaucoup (mais mieux que Hollande à la fin de son mandat). C’est la demoiselle de la première fois qui m’a recontactée, et qui m’a annoncé que je n’avais pas assez d’expérience en entreprise pour le poste (sachant que j’ai majoritairement exercé à mon compte, avec quelques stages dans des lieux de grande envergure).
Je ne sais toujours pas si cette excuse est vraie, ou si j’ai visé trop avec les prétentions salariales, ou si j’ai dit ou fait quelque chose de travers au dernier entretien. Parce que bon, ça, franchement, c’était écrit sur mon CV (sur lequel je n’ai pas pour habitude de mentir). Sur le coup, j’ai eu l’impression d’avoir perdu mon temps pour rien, car cette explication n’était pas vraiment satisfaisante à mon goût. Mais aujourd’hui, je suis heureuse d’avoir bénéficié d’une expérience enrichissante pour des recherches d’emploi futures.
En conclusion, un entretien chez Ubisoft c’est un peu comme partout. On veut savoir si vous connaissez le milieu (le jeu vidéo), leurs produits (il vaut toujours mieux citer quelques productions récentes), vos objectifs, vos prétentions, et vérifier si tout cela correspond bien à leurs critères. Ceux qui ne jurent que par un jeu ou un type de jeu peuvent avoir du mal, à moins de postuler pour une offre en relation avec un produit spécifique – ce qui se trouve fréquemment sur le site de l’AFJV dont je vous parlais au début.
Alors, bonne chance à vous, car le milieu peut paraître restreint. Essayer, faire de son mieux, se préparer pour les entretiens, bien connaître le monde qu’on veut intégrer (car la concurrence est rude), ça, par contre, ça ne coûte rien !

4 commentaires sur “Un entretien chez Ubisoft

  1. C’est intéressant de voir comment se passe un entretient dans ce genre d’entreprise 😀 en tout cas GG à toi perso j’ai pas le boulette de faire ça XD

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