Les berserkers, guerriers impitoyables

Dans l’imaginaire collectif, les berserkers sont irrémédiablement liés à la figure d’un guerrier imbattable. Le jeu vidéo exploite les berserkers aux mêmes fins. Il les intègre aussi bien en tant qu’ennemis à battre que classes à incarner. Mais qui sont vraiment les berserkers?

Les berserkers, guerriers divins

L’existence des berserkers est attestée dans un bon nombre de sagas islandaises et norroises. Selon elles, les berserkers étaient des guerriers impitoyables et quasi-invincibles au service d’Odin: le penchant masculin de la Walkyrie qui appartenait au monde des vivants, en quelque sorte.

Les berserkers, de l’intrépide au bestial

Le mot « berserker » ou « berserk » est dérivé du vieux norrois ber-serkrber-serkir au pluriel. Plusieurs significations sont prêtées à ce terme. D’un côté, il est rapproché de l’anglais bear, « ours« . Les berserkers sont alors perçus comme des guerriers sauvages, vêtus de peaux d’ours. D’autres considèrent qu’il s’agit de l’esprit animal du guerrier (qui peut aussi être un loup ou un sanglier). L’animal totem fait entrer le guerrier en transe et lui prête sa force pour son combat. Mais ber-serkr est aussi parfois mis en parallèle avec l’anglais bare, homonyme de bear et qui signifie « nu« . Les berserkers deviennent alors des guerriers qui se battent sans armure, ou sans bouclier.

Les berserkers, des personnages historiques

Outre le côté mythologique qui leur était attribué, des traces historiques de l’existence des berserkers ont été retrouvées. L’une d’entre elles est la célèbre colonne Trajane située à Rome, construite dans les années 100-107 ap. J.C et couverte de bas-reliefs commémorant les victoires romaines. L’un des bas-reliefs montre des soldats romains aux côtés de guerriers pieds nus, vêtus de peaux d’ours ou de loups, probablement des membres de tribus germaniques.

D’autres traces ont été retrouvées bien plus tard, au XIXe siècle en Suède. Il s’agit des plaques de Torslunda. Ce sont quatre morceaux de bronze de 4,5 x 5,5 cm datés du VIe siècle où figurent des guerriers portant les attributs de l’ours, du sanglier et du loup.

Bien que ces deux sources archéologiques ne nomment pas expressément les berserkers, force est de constater que leurs principaux attributs sont présents, notamment en ce qui concerne l’imagerie animale qui leur est associée.

Puisqu’on vous dit que cette plaque de Torslunda représente un homme qui combat deux ours, et pas un homme qui câline deux moutons…

Quelques exemples de berserkers dans la culture populaire

Les berserkers dans le jeu vidéo

Les exemples de berserkers dans le jeu vidéo sont nombreux, et en voici quelques exemples:

  • Dans Mass Effect, les Berserkers sont un groupe de malfrats qui opère sur la station Omega. Pas grand-chose à voir avec le guerrier nordique outre le nom, donc.
  • Dans Dragon Age Origins, il existe une spécialisation appelée « Berserker » pour les personnages guerriers. Elle dédouble leur force mais baisse leur défense et entraîne une transe de combat… Exactement comme dans les récits norrois.
  • Dans la série Final Fantasy, le job « Berserk » permet de sacrifier la jouabilité au profit de dégâts accrus. La riposte se fait automatiquement, de même que l’attaque. On ne peut plus choisir les compétences à utiliser: le personnage est dans un mode de combat incontrôlable, un peu comme… une transe.
  • Dans For Honor, le berserker est une des classes jouables, parmi des guerriers d’horizons divers.
  • Dans Gears of War, les berserkers sont des créatures de quatre bons mètres de haut qui peuvent tuer en un coup, ou presque. Elles sont toutefois aveugles et ne se dirigent qu’au son. Dans le mode Bestial de Gears of War III, il est également possible d’incarner les berserkers lors de vagues successives contre les humains. Vous pouvez taper, courir, mais peu de choses au-delà de ça. De la même manière que dans les autres jeux de la liste, les possibilités d’action sont sacrifiées au profit de la puissance brute.
Berserker lambent dans gears of War III. Humeur: généralement grognon.

Littérature

Les berserkers ne sont pas l’apanage du jeu vidéo. On peut aussi trouver divers exemples dans la culture populaire où les berserkers jouent un rôle central. L’exemple par excellence est donné par la série de mangas Berserk, adaptée en anime. Le héros, répondant au doux nom de Guts (« tripes », en anglais), bastonne des monstres d’un autre monde à l’aide d’une épée improbablement grande.

La littérature, notamment la fantasy, offre d’excellents exemples de personnages qui sont des berserkers, même s’ils ne sont pas nommés comme tels. Ainsi, dans sa trilogie La Première Loi, Joe Abercrombie introduit le personnage de Logen Neuf-Doigts. Guerrier nordique qui ne recherche que le repos et la paix, il peut entrer dans une rage de combat où il oublie qui il est et tue tout ce qui bouge. Ca ne vous rappelle rien?

Mark Lawrence a lui aussi créé lui aussi un personnage haut en couleurs aux penchants à la « berserkerie ». Il s’agit cette fois-ci de Jalan, le pur pleutre héros de la trilogie de la Reine Rouge. Toutefois, lorsqu’il est au pied du mur, il entre parfois dans un état second où il hache à gauche et à droite.

Le mot de la fin

Les berserkers ont inspiré de nombreux créateurs qui œuvrent dans le domaine de l’imaginaire. Souvent, ces personnages ne sont pas explicitement désignés comme étant des berserkers. C’est alors à nous, lecteurs, joueurs et spectateurs, de distinguer leurs origines et leurs inspirations, afin de trouver de nouvelles significations et une nouvelle profondeur aux oeuvres qui rythment notre quotidien.


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