Certains l’attendaient, la plupart la redoutaient, la voici qui est sortie: la version remasterisée de Death Note qui est, rappelons-le, un classique dans l’univers manga et animé. La bande-annonce de cette grande sortie en avait laissé plus d’un dubitatif. Alors, ce Death Note revisité, œuvre d’un maître sushi ou plutôt celle de l’artisan kébabier du coin de la rue?
Une appropriation pas toujours heureuse
Les premiers instants du film nous servent une sauce à l’américaine bien épaisse. On aborde le sujet avec des vues d’un lycée américain « typique ». Je mets des guillemets, parce que je n’ai jamais été dans un lycée américain. En revanche, ça correspond très bien à l’illustration qui en est faite dans tous les films. Du coup, cheerleaders, joueurs de foot, et le gamin seul, esseulé, solitaire qui fait les devoirs de maths des autres. Ce gamin, c’est Light.

Des caractères infidèles
Dans cette version de Death Note, le populaire Light Yagami se prénomme Light Turner et ne fait tourner aucune tête. Présenté comme un genre de surdoué des maths, on commence très vite à douter de son intelligence. Le comportement du personnage est en totale contradiction avec celui de son homologue japonais. Yagami est calme, posé, réfléchi. Rien ne le perturbe et il n’hésite pas à faire ce qui est selon lui nécessaire. Turner est… tout le contraire. Il flippe comme une fillette en voyant Ryuk (ceci dit, je le comprends), et c’est petite amie sociopathe qui prend toutes les décisions importantes – qui étaient à l’origine celles de Light Yagami – à sa place. A se demander qui est le vrai Kira du film. Je n’en dévoilerai pas plus sur les actions des protagonistes et leur résultats de peur de spoiler, mais c’est une sacrée salade.
Ensuite, on a L. L’implacable, complètement taré, excessivement intelligent L. Bon, passons sur le choix de l’acteur qui a soulevé quelques doutes au sein de la communauté de fans. Il s’agit probablement d’une volonté d’éviter le white-washing en apportant un peu de diversité, et je ne débattrai pas de ce point. Surtout que pour le coup, L est probablement le personnage qui est le mieux interprété. On retrouve ses petites habitudes, ses comportements étranges. C’était, pour moi, le meilleur acteur du film, même si comme avec tout le reste, son rôle finit par dérailler.

De l’original japonais dans la version américaine ?
Alors, que reste-t-il de l’original Death Note dans ce remaster? Les noms des personnages: Light, L, Watari. Mia qui remplace Misa-Misa, bon, c’est normal, on occidentalise. Le carnet qui est plutôt classe. La dégaine de Ryuk. Quelques événements marquants de la série. Mais on ne retrouve pas ce Light psychopathe qu’on aime tant, ni la guerre intellectuelle qu’il mène avec L.
Est-ce que le film est appréciable en soi? Possible, si on oublie les incohérences qui le ponctuent. Mais je ne saurais les conseiller aux amateurs du manga et de l’animé, mis à part pour se faire leur propre avis dessus.
La note finale
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1 commentaire sur “Hamburger de Death Note sauce à l’américaine”