Des différentes créatures qui peuplent notre imaginaire et nos jeux vidéo, le basilic est probablement l’une des plus connues… mais aussi méconnues, ou plutôt, mal connues. Quelle est donc cette créature énigmatique ? Voici un petit guide d’élevage, si jamais vous voulez tenter de nouvelles expériences.
Le basilic: un peu de biologie
Tout d’abord, qu’est-ce qu’un basilic?
Les différentes mythologies le décrivent de différentes manières. Au cours de l’Antiquité, le basilic était un serpent au venin mortel et très puissant. Il pouvait parfois arborer une crête. On ne sait pas trop pourquoi un coup il en avait une, un coup il n’en n’avait pas, mais personnellement, je soupçonne le dimorphisme sexuel d’être à l’oeuvre. Par contre, je ne sais pas si c’est le mâle ou la femelle qui arborait sa couronne. Parce que oui, c’était une véritable couronne: le basilic était le roi des serpents.
Au cours du Moyen-âge, la description du basilic a énormément varié par rapport aux racines antiques. Il a sûrement fait l’objet d’études biologiques très poussées qui ont donné les conclusions suivantes : le basilic est une créature avec un corps de coq, une queue de serpent et des yeux globuleux de crapaud. Il vit dans les caves et cachots sombres et humides, de préférence dans les grandes villes. Pas d’inquiétude toutefois : il est très rare d’en rencontrer en vous baladant dans la ville, car sa genèse est assez particulière. En effet, le basilic nait d’un oeuf pondu par un coq couvé par un crapaud sur une pile de fumier pendant neuf longues années. Pas évident à trouver, comme monstre de compagnie.
Conditions de maintien et d’élevage du basilic
Si vous réussissez à mettre la main dessus, vous avez déjà quelques pistes pour installer votre basilic domestique. Préférez des espaces pas trop grands, n’ajoutez pas de lumière artificielle pour ne pas stresser votre bestiau. Vaporisez tous les jours, ou installez un humidificateur.
Notez que la détention d’animaux venimeux est fortement réglementée en France. Il vous faudra passer des stages théoriques et pratiques, et installer votre basilic dans une pièce dotée d’un sas de sécurité. Et garder de l’anti-venin dans la pièce, au cas où.
Le basilic n’est pas seulement venimeux, il a aussi la capacité de tuer d’un simple regard. Attention si vous vous décidez pour un élevage! Ce n’est pas vous qui dresserez votre basilic, c’est votre basilic qui vous dressera. Et, d’un point de vue légal, je ne suis pas sûre de la réglementation sur les bestioles qui tuent avec les yeux.Si vous avez envie d’animaux étranges et exotiques pour vous tenir compagnie, sachez donc que le basilic n’est pas très commode. Pour ne pas dire, plutôt dangereux.
Alimentation d’un basilic
Il n’y a pas de données scientifiques sur le sujet, mais on le soupçonne d’aimer pas mal de trucs. Vu qu’il a une tête de coq, je vous conseille de commencer par essayer de lui filer des graines. Si il ne prend pas, c’est que c’est son côté reptile qui prime. Selon sa taille et son âge, balancez-lui des petits rongeurs, je suis sûre qu’il appréciera.
Maîtriser son basilic
Si vous donnez beaucoup d’amour à votre basilic, nul doute qu’il vous le rendra. Attention toutefois aux accidents, car un basilic reste un monstre mythologique. Et comme avec tous les monstres mythologiques, il a son côté sombre, sauvage et imprévisible.
Au fil des siècles, de nombreuses tentatives de maîtriser les basilics ont été entreprises. Deux ont été couronnées d’un succès notable. A ne tester que si votre basilic présente un danger immédiat et avéré pour vous, votre entourage ou votre voisinage, car elles mèneront indubitablement au décès de votre volatireptile.
1. La technique du miroir
La première technique a été mise au point en 1583 à Varsovie. Après qu’un basilic eut fait trois victimes dans la ville, les habitants décidèrent de mettre un terme à ses exactions. Sachant que le basilic peut tuer d’un regard, ils ont décidé de lui envoyer une personne engoncée dans une armure faite de miroirs. Ne voulant pas risquer la vie d’honnêtes citoyens, ils proposèrent cette mission à un prisonnier. S’il réussissait, il serait gracié. Le prisonnier se rendit dans la cave du basilic, et le résultat fut comme escompté. Par contre, on ne sait pas si le prisonnier en question n’était pas un tueur en série qui aura fait bien plus de victimes par la suite que le basilic.

2. L’herbe de grâce
A peu près à la même époque, la ville de Vilnius rencontrait un problème semblable. Les miroirs étaient des objets particulièrement chers, et personne n’avait envie de mettre la main à la poche. Fort heureusement, on se souvint de la forte action antimagique de l’herbe de grâce. On en balourda par coudées dans le nid du basilic, avec un résultat indiscutablement positif pour les Vilniusiens. Le basilic mourut.
Si vous voulez tester cette méthode sur votre basilic, faites preuve d’un peu plus de modération que les Vilniusiens. Votre mascotte se contentera peut-être de rentrer dans sa grotte.
Le basilic dans la culture populaire
Si il y a un ouvrage de la culture populaire qui a redonné ses lettres de noblesse au basilic, c’est bien Harry Potter. Vous vous souvenez, dans La Chambre des Secrets, quand tout le monde regardait Harry bizarrement parce qu’il sifflait en Fourchelang? Le basilic y était décrit comme un reptile gigantesque, au venin surpuissant et qui pouvait vous pétrifier du regard.
Le basilic fait aussi un certain nombre d’apparitions dans le jeu vidéo. On le retrouve notamment dans plusieurs Final Fantasy. Il fait aussi partie du bestiaire de Witcher (d’ailleurs, ne manquez pas les autres articles du Monstre du Dimanche consacrés à cette licence, comme ceux sur la guenaude, le spectre de midi ou encore le leshen). On remarque d’ailleurs qu’il est très proche, par son apparence, de la cocatrix. Là où le basilic a des écailles et une tête plutôt amphibienne, la cocatrix possède des plumes et une tête de coq. Elle se place ainsi dans la même catégorie que le basilic, correspondant à la description populaire de ce dernier.

Le mot de la fin
Le basilic n’est pas qu’une créature mythique: il existe aussi dans le règne animal. C’est un petit lézard vert qui peut atteindre les 80 cm de long, queue comprise (sachant que cette dernière fait bien les deux tiers de son corps). Il aime les insectes, les forêts tropicales et courir sur l’eau, ce qui lui a valu le surnom de « lézard Jésus-Christ ». Il n’est pas venimeux et ne pétrifiera personne du regard.

C’est tout pour le basilic ! Si l’article vous a plu, n’hésitez pas à commenter et/ou partager. Et ne manquez pas les autres éditions du Monstre du Dimanche !